1978 : Ajoie monte en 1ère ligue

« Ouf, ça y est ! » titrent le Démo et le Pays au lendemain de la victoire du HCA sur le HC Lützelflüh. Il est vrai que les joueurs, les dirigeants et les supporters ajoulots attendent cette promotion depuis bientôt 4 ans. Après être passé si près du Graal lors des dernières années, le HCA vient enfin de monter en 1ère ligue. Retour sur ce soir du 8 mars 78.

Ajoie découvre la patinoire de Lyss qui deviendra un des haut-lieux de l'histoire du club. Pour le moment, les Jaune et Noir ont encore à concevoir leur légende. Les joueurs qui vont la forger se nomment Barras, Aubry, Siegenthaler, Berdat, Biaggi...

Face à eux, une équipe bernoise qui sait jouer au hockey et qui sait se montrer très dangereuse. Mais ce que redoutent les Jurassiens, ce sont ces nerfs qui leur ont tant fait défaut lors des grands rendez-vous de ses dernières années.

Le match commence dans une ambiance survoltée : sur les 1500 spectateurs, la majorité est jurassienne. Lützelflüh étant traditionnellement en jaune et noir, Ajoie a troqué son chandail habituel pour un maillot rouge pétant.

Le 1er tiers est complètement fou. C'est Lützelflüh qui ouvre la marque par Kobel. La réponse des Ajoulots est immédiate : après que les Jurassiens aient trouvé le poteau, Biaggi, d'une superbe déviation, égalise.

Mais quelques secondes plus tard, le gardien Bourquin s'oublie sur un tir qui semblait anodin. Lützenflüh mène alors qu'Ajoie domine. Mais ce n'est que partie remise et Stéphane Berdat égalise dans la foulée tandis que Beyeler permet à Ajoie de prendre les devants pour la première fois de la soirée. Biaggi porte le score à 4-2 pour son équipe mais suite à deux erreurs défensives, les Bernois reviennent à égalité à la fin du tiers.

La deuxième­ période est tout aussi disputée : à la 22e, Biaggi, d'un tir foudroyant, redonne l'avantage à Ajoie. Il offre même une passe millimétrée à Beyeler qui inscrit le 6-4. Stéphane Berdat porte le total ajoulot à 7-4 et alors, dans les gradins, sur le banc, la glace, les Ajoulots se mettent à y croire.

C'est sans compter sur leurs adversaires qui, loin de s'avouer vaincus, vont tromper deux fois Bourquin et réduire l'écart à un seul petit but à l'issue de la deuxième période.

Mais Ajoie revient sur la glace avec un « cœur gros comme ça » et ne laisse pas échapper sa chance cette fois : ce sera cette année !

Ajoie se lance à l'assaut des buts adverses et après 20 secondes, Vuitel, magnifique de sang-froid, marque le 8-6 provoquant la joie parmi les supporters ajoulots qui se mettent à entonner « les Aidjolats ».

A la 48e, Christophe Berdat enfonce le clou après une combinaison magnifique avec son frère. Lützelflüh se rebiffe en durcissant inutilement le jeu mais Barras met tout le monde d'accord à 5 contre 3. Le coup de sifflet final retentit et alors c'est « l'explosion de joie, indescriptible, et la fête se prolongera tard dans la nuit. »      

 

Merci aux archives et à la bibliothèque cantonales pour leur aide.
Sources : Le Pays, 9.3.1978, Le Démocrate, 9.3.1978

 

Jérémie Miserez, services communications