Ajoie est à une victoire du sacre
Le public ajoulot, dès les premières secondes du match, dans un Voyeboeuf plein à craquer, promettait l'enfer à Rapperswil. Les Saint-Gallois en furent pour leur frais. Des Jaune et Noir impressionnants d'aisance leur ont prodigués les pires tourments. Ces démons d'Ajoulots ont fait perdre la tête à des Lakers coincés dans leur système de jeu musclé.
Ajoie pouvait compter sur le retour de son n° 10, Steven Barras, enfin apte à jouer dans cette finale qu'il souhaitait tant. Mauvaise nouvelle par contre pour Mosimann dont la saison avait pris fin jeudi. En effet, le n° 28 était touché aux ligaments du genou. Tuffet, incertain, tenait finalement sa place.
Ryser lance les festivités
Rapperswil annonçait tout de suite la couleur en se montrant très agressif. Profico provoquait Hazen après 30 secondes de jeu et les deux pugilistes écopaient chacun d'un séjour en prison. Les Saint-Gallois prenaient l'initiative dans ce début de match mais c'était Ajoie qui ouvrait le score à la 4e par Ryser, d'un tir à la ligne bleue, grâce à une passe très inspirée de Tuffet.
Rapperswil montrait les dents et se lançait à l'assaut des buts ajoulots mais ils étaient surpris à la14e à cinq contre 4 quand Devos subtilisait le puck à un défenseur des Lakers à la ligne rouge et partait seul tromper Nyffeler.
Quand Rappi croit revenir
Ajoie repartait sur les même bases en deuxième période, prenant le contrôle du jeu et se montrant très solide défensivement. C'était pourtant Rappi qui réduisait la marque à la 30e par Schlagenhauf.
Comme lors des deux derniers matchs, les Saint-Gallois, boostés par cette réussite, se faisaient plus menaçants et obligeaient Descloux à faire montre de son talent. Mais Ajoie ne perdait pas son sang-froid et Horansky le prouvait par un superbe shoot qui redonnait deux longueurs d'avance à ses couleurs.
Une forteresse imprenable
On avait vu Devos rentré aux vestiaires plié en deux à la fin de la période et nombres de fronts étaient plissés tandis que les joueurs entraient sur la glace pour le dernier vingt. Mais le soulagement se lisait sur chaque visage quand le casque jaune ajoulot revenait prendre sa place. Il y avait eu plus de peur que de mal. Andrew Clark, responsable de l'agression sur Devos, écopait de 5 minutes plus pénalité de match pour méconduite. Ajoie bénéficiait même de 2 minutes complètes à 5 contre 3 à la 43e. Mais la réussite n'y était pas.
Ce n'était que partie remise car à la 52e, bénéficiant d'un excellent travail préparatoire de Horansky (meilleur joueur pour Ajoie ce soir), Devos s'emparait du palet avec son gant et crucifiait le gardien de Rapperswil.
Rappi tentait le tout pour le tout en sortant Nyffeler à la 57e mais c'était peine perdue. Le but dans la cage vide était salué par les acclamations et les chants de victoire des Ajoulots.
Ajoie a tremblé cinq minutes après le but de Schlagenhauf. Mais cette équipe pleine de ressources a imposé son style de jeu, présentant une ode à la virtuosité et à l'attaque au public du Voyeboeuf. Très bien en place défensivement, ne commettant que peu d'erreurs, les Ajoulots ont surtout brillé offensivement, offrant de nouveau à une patinoire de Porrentruy à guichets fermés une partition digne des plus grands compositeurs. Il est clair que la forteresse ajoulote est devenue un bastion imprenable qui ferait passer Minas Tirith du Gondor pour un simple camp de scout.
Reste à gagner une deuxième fois en terre du Mordor.
Le titre est proche, à portée de main. Rendez-vous mardi à la Dinner's Club Arena.
Jérémie Miserez, dpt com