Souvenirs du Voyeboeuf - 2e partie

mercredi 10 juin 2020

Alors que les travaux de la transformation et de la  rénovation de la patinoire du Voyeboeuf - future Raiffeisen Arena -  vont bon train, nous avons pris langue avec quelques personnes pour qui ces travaux ont une saveur particulière.

Aujourd’hui nous vous proposons une entrevue avec M. Marcel Nénès AUBRY, qui fut le premier employé de la patinoire ainsi que joueur (1973/74 à 1984/85) et entraîneur (1973/74 à 1979/80 et 1988/89 à 1989/90) du HC Ajoie.

 

Quels souvenirs marquants gardes-tu de la construction de la patinoire en 1972/73 ?

Ce qui m’a le plus marqué lors de la construction, c’est la mise en place des arches en bois qui allaient constituer cette structure si caractéristique du Voyeboeuf. Le procédé était peu courant à cette époque. Quelques constructions de ce genre existaient déjà en France et c’est d’ailleurs lors d’un match de préparation à Epinal, où la structure de la patinoire était justement constituée d’arches en bois, que Charly Corbat a eu le coup de foudre pour cette exécution et a décidé que le Voyeboeuf serait construit de la sorte. Leur mise en place aura été le point fort du chantier, le reste relevant de la construction traditionnelle. Pour ma part, j’avais dit à Charly que j’étais à sa disposition si une patinoire se construisait à Porrentruy, et c’est ainsi que je me suis retrouvé enrôlé par l’entreprise responsable de l’installation de la production de froid. Les tuyaux de distribution, coulés dans le béton, n’étaient pas synthétiques et donc souples comme ceux d’aujourd’hui mais en métal. Il fallait donc souder bout à bout des éléments de cinq mètres pour atteindre les soixante mètres de longueur du champ de glace ! Nous nous mettions à vingt personnes pour tenir ces tuyaux qu’une machine soudait au fur et à mesure, avant de les transporter et les mettre en place sur un support, tous espacés de 8 centimètres ! Au total, nous aurons posé plus de 22 kilomètres de tuyaux avant que le champ de glace ne soit bétonné ! Nous avions également procédé à la pose des bandes en bois, fabriquées à Vendlincourt. Avant chaque nouvelle saison, nous les poncions et repeignions, publicités comprises ! Malgré tout ce soin, elles n’auront pas duré bien longtemps (rire) !

 

Parle-nous des nombreuses transformations qu’a subi le Voyeboeuf durant toutes ces années ?

Très rapidement, nous furent en manque de vestiaires. Le hockey et le patinage en général connaissaient un tel engouement qu’il fallut augmenter la capacité des vestiaires, limitée au tout début. Les équipes et les catégories augmentant, l’espace sous les gradins fut progressivement aménagé en vestiaires, avec des séparations en bois comme dans les caves et d'étroits casiers métalliques industriels pour ranger le matériel ! Une autre étape importante fut le remplacement des bandes en bois, qui se détérioraient beaucoup trop rapidement, par des bandes en plastique. Ces travaux furent entrepris sur plusieurs saisons, les zones situées derrière les buts étant évidemment changées en premier car plus usées que les grands côtés. Puis vinrent les protections en plexiglas, qui remplacèrent les filets. Elles furent tout d'abord posées derrière les buts, bien avant les côtés. Du coup, les spectateurs recevaient fréquemment des pucks sortis de la surface de jeu ! Le HCA prenant de l’importance, il fallut aussi créer le bureau, au-dessus de l’entrée principale, puis l’espace presse, sur le restaurant. L’éclairage dut également être changé pour répondre aux exigences de la Ligue nationale, tout comme l’installation de sièges, fixés sur les bancs en bois d’origine. Cette opération permit du coup de vendre davantage d’abonnements car nous pouvions désormais garantir ainsi un siège à son détenteur, ce qui n'était pas possible avec les bancs. Enfin, un autre grand chantier fut le remplacement en 2004 de l’installation de production de froid, en bout de vie et qui fonctionnait avec trois tonnes d’ammoniaque ! Le nouveau système mis en place, à base d’eau glycolée, n’exigeait plus que quelques centaines de kilos d’ammoniaque.    

 

Pour entretenir ce bâtiment, il fallait aussi pouvoir compter sur de fidèles et consciencieux collaborateurs ?

Effectivement, il aura vite fallu trouver des collaborateurs pour assurer l’entretien de cette patinoire, chose que j’assumais seul au départ ! Mais cela devint vite compliqué avec la charge de travail d’une part, et ma carrière de joueur de hockey d’autre part. Je travaillais près de 80 heures par semaine tout en jouant avec le HC Ajoie, c’en était trop. C’est ainsi que Frédy  Schenk et Francis Perret sont arrivés pour m’épauler. Frédy, notamment, était peintre de formation et il nous faisait part de ses connaissances pour repeindre et entretenir au mieux le bâtiment. Nous avions également la responsabilité de notre toute première rolba, équipée d’un moteur de Coccinelle, et que nous bichonnions. Elle aura duré de 1973 à 2000 ! Je me rappelle également qu’un couple de retraités, du nom de Nicolet, s’occupait bénévolement du nettoyage et du balayage de toute la patinoire. À cette époque, les gens étaient souples et on pouvait compter sur le monde pour donner un coup de main…

 

Quels sont tes sentiments lorsque tu observes la mue complète du Voyeboeuf en Raiffeisen Arena ?

Eh bien très honnêtement, je ne regrette pas d’avoir attendu aussi longtemps pour voir le projet actuel se concrétiser. Cela aura été en quelque sorte un mal pour un bien. Car les projets proposés il y a quelques années en arrière, et qui avaient notamment pour contrainte le maintien des arches, n’avaient rien à voir avec ce qui se construit actuellement. La patinoire que nous aurons bientôt sera vraiment magnifique. J’ai eu la chance de faire partie de la Commission ayant pour tâche l’élaboration du cahier des charges et j’ai pu voir rapidement les plans du nouveau bâtiment. Mais on ne se rend pas vraiment compte des volumes sur le papier et là, de voir ce monument sortir de terre, avec cet imposant corps central qui cachait à lui seul les arches encore en place, j’ai été vraiment impressionné. Sans compter le deuxième champ de glace qui viendra compléter l'ensemble ! Nous aurons alors un splendide complexe et je m’en réjouis ! On gardera évidemment toujours en mémoire notre bon vieux Voyeboeuf, avec ses arches typiques, mais maintenant il faut aller de l’avant, tourner la page et ouvrir un nouveau chapitre de l’histoire du club avec la Raiffeisen Arena !

 

 

Merci à Nénès Aubry pour sa gentillesse, sa disponibilité et son immense engagement au sein du HC Ajoie durant toutes ces années !

 

Entretien réalisé par Nicolas Greppin, membre communication HCA

Statistiques

Légende
M
Matchs
B
Buts
Bs
Buts (supériorité numérique)
Bi
Buts (infériorité numérique)
A
Assists
+/-
Plus / Moins
Pe
Penalité en minutes
Min
Temps joué en minutes
Sr
Nombre de shoot reçu
Be
Buts encaissés
Bb
But encaissé en box-play
Mc
Matchs commencés par le gardien
Me
Matchs où le gardien est entré en cours de jeu
Ms
Matchs où le gardien est sorti en cours de jeu

Highlights

Meilleur(s) buteur(s)
Meilleur(s) assist
Le plus pénalisé
Le meilleur +/-