Ajoie relève la tête avec brio

mercredi 23 mars 2016

Tandis que la sirène finale résonnait dans notre vénérable Voyeboeuf et que les chants se faisaient plus forts et plus fervents, on ne pouvait s'empêcher de siffler d'admiration devant la prestation que le HCA venait de nous offrir.

Alors qu'on pouvait craindre qu'Ajoie ne joua avec la peur au ventre suite à sa défaite de dimanche, il n'en fut rien. La bande à Gary Sheehan venait de relever la tête, avec la manière et venait de s'imposer face à des Lakers pris à la gorge.

 

Ajoie devait se passer à nouveau de son joueur fétiche, Steven Barras, qui malgré l'opération qu'il avait subie vendredi se plaignait encore de violents maux de tête. Mais le futur retraité avait quand même pris place derrière le banc, tenant à encourager ses frères d'armes dans ce match capital. Leonelli, victime d'une violente charge dimanche à la Dinner's Club Arena, ne griffait pas la glace non plus, souffrant d'une commotion.

Un HCA conquérant et dominateur

Le round d'observation durait 14 minutes. Jusque là, des Saint-Gallois prudents subissaient la domination des Ajoulots qui posaient le jeu tranquillement, calmement.

Horansky, au rebond d'un tir de Büsser dévié par Devos, ouvrait le score et permettait à son équipe et au public de se décrisper. Rapperswil montrait un peu les dents mais les Ajoulots, bénéficiant de deux pénalités de suite, campaient dans la zone des Lakers. Hélas, malgré de nombreuses occasions, les Jaune et Noir devaient se contenter d'un simple 1-0 après vingt minutes de jeu.

 

Durant la période médiane, les Ajoulots desserraient le frein à main et fondaient sur les buts adverses sans aucune retenue. Les Lakers montraient leurs limites offensives et se révélaient peu dangereux. Ajoie offrait à nouveau à son public adoré du grand spectacle, faisant tourner la tête à des Saint-Gallois largués depuis le premier but.

Hazen donnait 2 longueurs d'avance en supériorité numérique à ses couleurs à la 31e, concrétisant les nombreuses occasions que s'étaient créées les Ajoulots depuis le début du tiers.

On croyait Rappi à terre, mais la bête n'était point morte. À la 38e et contre le cours du jeu, Sataric permettait à sa formation de recoller au score. Galvanisé par ce but improbable, le premier de saison régulière retrouvait quelques couleurs et menait la vie dure au HCA pendant les derniers instants du tiers. Mais les Ajoulots tenaient bons, aidés par un Descloux à nouveau stratosphérique.

Les Jaune et Noir prennent le large

Le troisième tiers voyait le HCA prendre le large et Rapperswil durcir le jeu. Blessés dans leur orgueil, les hommes de Tomlisson offraient au public du Voyeboeuf un visage peu reluisant, provoquant leurs adversaires et multipliant les mauvais coups.

Mais Ajoie, mené par ses deux mercenaires au sommet de leur art, démontrait son talent aux 3'209 spectateurs ébahis du Voyeboeuf.

A la 47e, servi par Victor Barbero, Hazen fusillait Nyffeler qui déviait le palet de la jambière. Mais Devos était là. Il s'emparait du puck propulsé en l'air avec le gant, le ramenait sur la glace et inscrivait le 3-1 avec la canne. L'action litigieuse demandait confirmation par la vidéo mais moins d'une minute suffisait au corps arbitral pour valider le but.

Une minute plus tard, Victor Barbero crucifiait le portier de Rappi et scellait le score pour la plus grande joie du public ajoulot.

Rapperswil feignait un mouvement de révolte mais Ajoie était trop fort ce soir et s'imposait sur le score de 4-1.

 

Ajoie montre une nouvelle fois qu'il sait parfaitement rebondir après une défaite. Ils ont offert un jeu magnifique qui n'en finit pas de ravir le Voyeboeuf tout entier.

Intenable en attaque, concentré défensivement, Ajoie n'a pas tremblé. Et n'oublions pas que les Jaune et Noir ont joué avec un énorme cœur et une abnégation de tous les instants. A l'image de Devos qui à 5 contre 3 au deuxième tiers, ayant perdu sa canne, se jetait à deux reprises sur la rondelle et l'éjectait du gant de l'autre côté de la ligne bleue.

Ce Ajoie a tout pour plaire : un gardien intraitable, une virtuosité dans le jeu qui fait briller les yeux et enfin un esprit d'équipe inébranlable.

Vraiment, Ajoie était au-dessus des Lakers ce soir. Dommage que la barbarie et le fanatisme aient gâché ce qui aurait dû être une journée de fête...

 

Jérémie Miserez, dpt com